Livre Warré 37
Chapitre 37:Surveillance du rucher – extrait du livre : « L’apiculture pour tous » par Abbé Warré
Le rucher où la visite de printemps et l’agrandissement auront été faits dans les conditions que nous avons indiquées, pourra être laissé à lui-même sans grand dommage.
On pourra perdre de-ci de-là un essaim. On fera quand même une bonne récolte de miel.
Toutefois, ceux qui le pourront, sans grands frais, gagneront toujours à jeter de temps en temps un coup d’œil sur toutes les ruches. Deux choses sont à observer : si les allées et venues des abeilles sont normales ; si les abeilles font la barbe.
Allées et venues des abeilles
Les abeilles doivent aller et venir régulièrement, de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que la saison avance. Quelques-unes doivent apporter du pollen.
S’il en est ainsi, sans ouvrir la ruche, on peut en conclure que tout va bien à l’intérieur.
Les abeilles font la barbe
Dans ce cas il y a danger d’essaimage et il importe d’y apporter un remède immédiat.
Tout d’abord, vérifier si la ruche est bien ombragée, bien abritée contre le soleil de midi, si elle a assez de hausses.
Ensuite, s’il est nécessaire, on procédera à la permutation et, au besoin, à l’aération.
Permutation
Souvent il se trouve dans un rucher une colonie extraordinairement forte. Il lui faudrait beaucoup de hausses. Je préfère la permuter avec une colonie moins forte. On arrive ainsi à n’avoir que des colonies d’égale force.
La permutation se fait le soir, après le coucher du soleil. On enfume légèrement les deux colonies et on enlève les toits et coussins. Deux opérateurs sont nécessaires. Chaque opérateur passe une corde derrière deux pieds de la ruche. Il réunit les deux extrémités de la corde à un décimètre au-dessous de ses mains, de façon que la différence de taille des opérateurs ne supprime pas l’aplomb de la ruche. De cette façon le transport se fait facilement.
Aération
Par temps très chaud, surtout si les ruches ne sont pas très bien abritées du soleil, l’addition de hausses et la permutation n’empêcheront pas toujours les abeilles de faire la barbe. Dans ce cas il faudra aérer la ruche en facilitant la sortie de l’air chaud. Pour cela, faire trois tasseaux avec un vieux porte-rayon. Placer deux ou trois tasseaux sur deux ou trois porte-rayons de la hausse supérieure, sur l’arrière, sous la toile, en couvrant l’épaisseur de la paroi. Remettre en place toile, coussin et toit, mais de façon que le toit n’empêche pas l’échappement de l’air chaud de la ruche. Il suffit pour cela de le tirer le plus possible en arrière.
Essaims faibles
Dans le cours de l’été, on pourra avoir l’occasion de récupérer des petits essaims. Ces essaims devront être nourris tous les jours où il n’y aura pas de miellée et à raison de 100 grammes de sirop par jour. Notre petit nourrisseur convient parfaitement pour ce nourrissement.
Car il importe que ces essaims aient, à l’automne, deux hausses complètement bâties. À l’automne les provisions pourront être complétées. Les rayons ne pourraient plus être bâtis.
Fourmis
Il arrive que des fourmis envahissent les ruches. Pour les empêcher, placer les pieds de la ruche dans des boîtes contenant un liquide quelconque ou entourer les pieds d’un ruban enduit d’une graisse consistante.