La cire
Fabriquée par les abeilles, à partir des glandes cirières, la cire servira à élaborer les rayons, autour desquels la vie de la colonie va s’organiser.
En bio-dynamie, les rayons de cire sont considérés comme les os autour desquels la colonie va se construire. Ils font partie intégrante de l’être vivant supérieur qu’est la colonie d’abeilles.
Les usages de la cire ont été très nombreux depuis toujours. Pour assurer l’étanchéité des jarres et amphores par exemple, ou cacheter les courriers. Les égyptiens écrivaient sur des tablettes en cire, légères et effacables. Les sculpteurs faisaient des moulages en cire perdue. Dans la pharmacopée aussi, de nombreux cosmétiques sont faits à base de cire d’abeilles.
Mais c’est pour l’éclairage que les besoins en cire ont été les plus importants. Il fallait des cierges en cire d’abeilles pour illuminer les églises, en telles quantités que le marché de la cire était plus important que celui du miel.
C’est pourquoi le monde religieux s’est tant intéressé à l’apiculture. Mais pourquoi impérativement des cierges en cire, et pas des lampes à huile?
La structure cristalline de la silice, composant du verre, symbole de lumière, est hexagonale, comme les cellules que les abeilles fabriquent.
Et la cire, en brûlant, ne dégage aucune fumée. Elle ne restitue que ce que les abeilles ont utilisé pour construire les rayons, la chaleur et la lumière.
C’est l’arrivée de l’électricité qui a fait s’effondrer le marché de la cire. Et Charles Dadant, marchand de cire et de matériel, a sauvé ce marché en développant une ruche dans laquelle les apiculteurs introduisent de la cire gaufrée.
Aujourd’hui, ce sont les apiculteurs qui sont les plus gros consommateurs de cire, drôle de paradoxe! Et il est de plus en plus difficile de trouver de la cire propre, avec le risque de faire rentrer des contaminants dans les ruches.
En apiculture naturelle, ruche Warré ou horizontale, comme en biodynamie, il n’y a pas d’apport de cire dans les ruches. Les abeilles fabriquent elles-mêmes leurs propres rayons. Si l’on utilise des cadres, une baguette triangulaire posée dessous servira à conduire la construction. En ruche Warré avec barettes, il n’y a besoin de rien du tout.
Les abeilles construisent leurs rayons, pour y stocker miel et pollen, ou pour que la reine puisse pondre. Le cocon dans lequel la nymphe va s’abriter est difficile à enlever, et plus il y a de cycles de couvain, plus la cire noirçit. Et la taille des cellules diminue.
Il est donc important d’enlever les rayons de vieille cire des ruches. D’autant plus que la cire, corps gras, fixe les contaminants et les pesticides. En ruche à cadres, cela demande beaucoup d’interventions et une gestion rigoureuse de la ruche. En ruche Warré, cela se fait tout seul. Lors de la récolte, c’est l’élément du haut qui est enlevé, celui qui contient les plus vieilles cires. Et cette cire ne sera jamais réutilisée dans la ruche.
Après la récolte du miel, et le passage des rayons au cérificateur solaire, nous récuperons une très belle cire, qui nous servira pour nos bougies, nos cosmétiques ou de l’encaustique, selon nos besoins.
© texte et photos: rucher école Villa le Bosquet, formation en apiculture naturelle