Propolis
Le mot propolis vient du grec ancien πρόπολις, entrée d’une ville, par allusion à la réduction de l’entrée de la ruche avec de la propolis pour défendre la colonie.
Origines
La propolis est un complexe fabriqué par les abeilles à partir de leurs sécrétions et d’une série de substances résineuses, gommeuses et balsamiques. De consistance visqueuse, elle est recueillie par les abeilles sur certaines parties de végétaux. Les principales essences produisant de la propolis sont des conifères (écorce des pins, sapins, épicéas) et les bourgeons de plusieurs espèces d’aulnes, de saules, de bouleaux, de prunier, de frênes, de chênes et d’ormes, de peupliers (qui semblent être la source la plus importante) et du marronnier d’Inde.
L’ouvrière transporte cette résine dans les corbeilles de ses pattes arrières (de la même façon que le pollen). Ces pelotes sont d’une couleur allant du jaune-clair au vert-brun. Celles-ci ne sont pas stockées dans les alvéoles mais utilisées aussitôt par les maçonnes. Ces dernières les modifient en partie, par l’apport de leurs propres sécrétions (cire et sécrétions salivaires principalement), et l’appliquent au besoin. Plus l’endroit est chaud, plus le pourcentage de cire est important, la propolis étant visqueuse et collante aux alentours de 20 °C et devenant dure et cassante avec le froid ou le vieillissement. Il est donc logique de retrouver une propolis plus concentrée au niveau du trou d’envol et sur la tête des cadres.
Dans la ruche, la propolis a de multiples usages. C’est un mortier qui sert au colmatage des fissures ou interstices, à l’étanchéité contre l’humidité et le développement des moisissures, au renforcement de rayons ou parties défectueuses de la ruche et à la protection de la colonie par la réduction de l’entrée de la ruche. C’est également un vernis aseptisant déposé en fine couche à l’intérieur des cellules avant la ponte de la reine, ou pour lisser les parois intérieures de la ruche. Elle sert aussi à momifier les animaux intrus morts (rats et souris par exemple), trop gros pour être évacués par les abeilles, évitant ainsi leur décomposition.
La propolis contient également beaucoup d’autres éléments comme des acides organiques, de très nombreux flavonoïdes, des oligo-éléments, de nombreuses vitamines. Il contient également du parabène, dont les propriétés antibactérienne et antifongique aident à lutter contre les pathogènes dans la ruche.
Il existe différentes variétés de propolis et la composition de la propolis est extrêmement variable et complexe. Plus de 300 composants différents ont été identifiés. La propolis la plus puissante est celle qui est récoltée librement par les abeilles dans un environnement préservé.
Récolte
Une colonie produit entre 100 et 300 g de propolis par an. Le travail de récolte est donc souvent fastidieux et les opérations de purification très délicates.
Pour certains apiculteurs, la propolis est une gêne. Parfois, certains prennent la peine de la recueillir lors du nettoyage des cadres. Cette propolis brute de raclage nécessite d’être épurée car elle peut contenir de la cire, du bois et des morceaux d’insectes. Chez certains apiculteurs amateurs qui ouvrent rarement leurs ruches, elle peut être assez vieille et dégradée.
La propolis de raclage peut également contenir des morceaux d’abeilles. Ce dernier élément confère à la propolis de grattage, une plus-value sur le plan de ses qualités bio-apithérapiques. En effet, utilisée par les abeilles pour ce travail d’embaumement, la propolis de grattage présenterait des qualités anti-bactériennes supérieures à la propolis de grille.
La propolis de grille est essentiellement employée par l’abeille comme matériau de construction, et non comme protection anti-bactérienne, son efficacité sur ce plan n’étant pas prioritaire pour l’abeille.
Pour une récolte plus rentable, il est préférable d’utiliser des grilles à propolis constituées de nombreux interstices que l’abeille va chercher à combler. Cet outil se place sur la tête des cadres, souvent après la récolte (la température aura baissé, la propolis sera moins concentrée en cire, plus abondante et nouvelle). Il suffira ensuite de placer cette grille au froid, la propolis devenant cassante, une torsion de l’outil dégagera les petits morceaux.
Transformation
Extrait artisanal de propolis
- Pour séparer la propolis de la cire, il suffit de faire chauffer à 70 °C dans de l’eau. La cire fondant à 68 °C, elle va remonter à la surface de la solution. Ensuite, on macère de la propolis dans de l’alcool3 (entre 40 °C et 60 °C4), qui après filtration, crée une teinture-mère.
- Les cires étant insolubles à froid, une autre technique consiste à plonger directement le produit propolis/cire dans un mélange eau/alcool5 (entre 40 °C et 70 °C). Après macération et filtration, on obtient également une teinture-mère.
Cet extrait récupéré contient des flavonoïdes (majoritairement représentés) et des composés phénoliques et aromatiques divers.
Usages
Dans l’Antiquité
La propolis servait comme produit d’embaumement dans l’Égypte antique. Elle faisait aussi partie de la pharmacie ambulante des soldats romains lorsque ceux-ci partaient au combat. Au xie siècle, la propolis était utilisée pour cicatriser les blessures de flèches.
Propriétés thérapeutiques
La propolis est le plus souvent commercialisée par des firmes pharmaceutiques (médecine humaine ou vétérinaire).
- Vernis à l’huile de lin pour le traitement du bois : huile de lin 800 g, cire d’abeille 250 g, propolis 400 g
- Vernis de Russie pour les bois très exposés ou précieux : huile de lin 200 g, cire d’abeille 50 g, propolis 100 g.
- Comme ingrédient de produits cosmétiques, pour des savons, shampoings, rouges à lèvres, lotions pour la peau, dentifrices, crème solaire…
- On la trouve également en infusion, mélangée avec des plantes telles que le romarin.
source texte : Wikipedia
photos :© Jan Michael, rucher école Villa le Bosquet