Le pollen - produit de la ruche
Le pollen (du grec πάλη (palè) : farine ou poussière) constitue, chez les végétaux supérieurs, l’élément fécondant mâle de la fleur : ce sont de minuscules grains de forme plus ou moins ovoïde de quelques dizaines de micromètres de diamètre, initialement contenus dans l’anthère à l’extrémité des étamines. Le grain de pollen n’est pas un gamète mais un gamétophyte à part entière, c’est-à-dire un producteur de gamète. On ne peut pas faire d’analogie entre le grain de pollen et l’ovule car l’ovule n’est pas un gamétophyte à proprement parler, mais un macrosporange qui renferme un gamétophyte. L’homologue du grain de pollen chez les végétaux inférieurs (algues, mousses, prothalle des fougères) est le gamétophyte mâle. Il correspond à la phase haploïde du développement du végétal. Chez certaines plantes à fleurs, la germination du grain de pollen commence souvent avant même qu’il ne quitte le microsporangium, avec la cellule générative formant les deux cellules« spermatiques ». |
Historique
Le pollen et son rôle fertilisateur est connu dès l’Antiquité comme en témoignent les gravures sur pierre du palais assyrien d’Assurbanipal représentant des personnages qui secouent des spathes mâles de dattiers pour recueillir le pollen et féconder artificiellement les spathes femelles1. Hérodote mentionne également cette pratique dans l’Égypte antique où la fécondation du dattier est assurée en introduisant des rameaux chargés d’étamines dans les spathes des fleurs femelles. Pline l’Ancien évoque dans son Histoire naturelle2 le pollen comme un agent fertilisateur3. En 1665, Robert Hooke perfectionne le microscope optique et publie son traité Micrographia dans lequel il décrit différents organismes et structures biologiques microscopiques. Marcello Malpighi et Nehemiah Grew observent des grains de pollen avec ce microscope mais ne parviennent pas à déterminer leur rôle dans lareproduction sexuée des plantes. Joseph Gottlieb Kölreuter est le premier à réaliser de véritables expérimentations sur la pollinisation par des insectes qu’il publie entre 1761 et 1766, si bien que Linné impose en 1762 le terme de pollen dans son acception scientifique de « matière fécondante des végétaux » alors qu’il désignait jusque là une poudre blanche très fine, une farine4. Les progrès en microscopie permettent à Christian Konrad Sprengel d’être le premier à décrire les pores et les sillons des grains de pollen dans son ouvrage Das endeckte Geheimnis im Bau und in der Befruchtung der Blumen (1793). Le botaniste Franz Andreas Bauer décrit les formes essentielles de pollen qui accompagnent l’illustration d’espèces botaniques. En 1833, Carl Julius Fritzsche (en) invente les termes d’intine, exine et pollenine dans son ouvrage Dissertatio de plantarum polline. Hugo von Mohl réalise en 1834 le premier traité sur les pollens, avec une classification basée sur ces pores et sillons, classification encore utilisable5. Les paléontologistes allemands Johann Heinrich Robert Göppert (1837) et Christian Gottfried Ehrenberg (1838) sont les premiers à décrire des grains de pollen fossiles6. Le xxe siècle voit l’essor de la palynologie avec les ouvrages majeurs de Roger Philip Wodehouse, Pollen grains7 et de Gunnar Erdtman (en), Handbook of palynolgy8, dont la science connaît un nouveau développement grâce à la mise au point du microscope électronique. Structure et aspect du pollen Le grain de pollen mature est constitué habituellement :
Le pollen sert de nourriture aux butineurs dont les abeilles dont il est la principale source de protéines. Il entre dans la composition de la gelée royale et du miel. source texte (extrait ): Wikipedia |