Le Miel un aliment magique pour la santé de la ruche

Le miel est une substance sucrée produite par les abeilles à miel à partir de nectar ou de miellat. Elles l’entreposent dans la ruche et s’en nourrissent tout au long de l’année, en particulier lors de périodes climatiques défavorables. Il est aussi consommé par d’autres espèces animales, dont l’espèce humaine qui organise sa production par l’élevage des abeilles à miel.Nourriture des abeilles

Abeille butinant une fleur de lavande

Les abeilles butineuses sont chargées de l’approvisionnement de la ruche. Une fois posée sur une plante à fleurs (angiospermes), l’abeille en écarte les pétales, plonge sa tête à l’intérieur, allonge sa langue et aspire lenectar qu’elle stocke provisoirement dans son jabot. Du fait de leur anatomie et en particulier de la longueur de leur langue, les abeilles ne peuvent récolter le nectar que sur certaines fleurs, qui sont dites alorsmellifères.

Les abeilles peuvent aussi récolter du miellat, excrétion produite par des insectes suceurs comme le puceron, la cochenille ou le metcalfa à partir de la sève des arbres. Il sera utilisé de la même façon que le nectar de fleur (c’est ce produit de base qui est notamment utilisé pour élaborer le miel de sapin).

L’élaboration du miel commence dans le jabot de l’ouvrière, pendant son vol de retour vers la ruche. L’invertase, une enzyme de la famille des diastases, est ajoutée, dans le jabot, au nectar. Il se produit alors une réaction chimique, l’hydrolyse du saccharose qui donne du glucose et du fructose.

Arrivée dans la ruche, l’abeille butineuse régurgite le nectar à une receveuse (trophallaxie), qui, à son tour, régurgitera et ré-ingurgitera ce nectar riche en eau, en le mêlant à de la salive et à des sucs digestifs, ayant pour effet de compléter le processus de digestion des sucres. Une fois stocké dans les alvéoles, le miel est déshydraté par une ventilation longue et énergique de la part précisément des ouvrières ventileuses. Parvenu à maturité, le miel a une durée de conservation extrêmement longue.

La chaleur de la ruche ainsi que les ouvrières ventileuses, qui peuvent entretenir un courant d’air pendant 20 minutes dans la ruche, provoquent l’évaporation de l’eau. Le miel arrive à maturité lorsque sa teneur en eau devient inférieure à 18 % ; il est alors emmagasiné dans d’autres alvéoles qui seront operculés une fois remplis.

Le miel est ainsi stocké par les abeilles pour servir de réserve de nourriture ; en particulier pendant les saisons défavorables, en saison sèche pour les Apis dorsata ou l’hiver pour les Apis mellifera.

Le scientifique Bernd Heinrich a mesuré le volume de travail effectué par les abeilles butineuses. Ainsi, pour produire une livre de miel, les abeilles doivent effectuer plus de 17 000 voyages, visiter 8 700 000 fleurs, le tout représentant plus de 7 000 heures de travail.

Produit de consommation humaine

Pour leur propre consommation, les humains ont d’abord prélevé le miel dans des ruches naturelles (souvent appelées nids) ; ils continuent par endroits à le récolter ainsi. On parle alors de miel sauvage, que l’ONU (FAO) classe comme produit forestier autre que le bois. Ce miel est souvent la seule source de sucre des populations indigènes les plus retirées des forêts tropicales.

Sa production a ensuite été progressivement organisée par les humains grâce à la domestication d’abeilles dans des ruches artificielles situées à des emplacements permettant la création de différentes qualités et variétés de miel, ainsi que la récolte d’autres produits (pollen, cire, gelée royale, propolis, pain d’abeille).

Rayon de miel d’ une ruche Kényane

Histoire

Bacchus découvrant le miel vers 1500.

Présent dans le delta du Nil et à Sumer, le miel servait à sucrer les aliments. Plusieurs papyrus égyptiens en font mention, le plus vieux étant celui dit d’Edwin Smith, datant de plus de 4 500 ans. En plus de sa consommation comme aliment ou condiment, il a été utilisé dès l’Antiquité pour embellir la peau et soigner les blessures. Le latin mel a donné le français miel et les mots de même sens dans les autres langues romanes. Le proto-germanique *huna(n)gą a donné l’allemand Honig et les mots de même sens dans les autreslangues germaniques. Le proto-slave *medъ a donné le russe мёд et les mots de même sens dans les autres langues slaves.

Dans l’Antiquité, le miel de la Narbonnaise était considéré comme l’un des meilleurs. La mythologie grecque le nommait « rosée céleste », considérant qu’il avait une origine ouranienne. Rhéa fait appel à une nymphe, Amalthée, qui allaite son fils Zeus avec du miel. Melissa est une autre nymphe changée en abeille par Zeus.

Dans la Rome antique, les premiers apiculteurs distinguent deux sortes de miel : le miel le plus cher et le meilleur, récolté sous les ruches car il s’agissait du miel qui en tombait, et un miel de moindre qualité obtenu après broyage des ruches d’abeilles, moins cher.

À partir du Moyen Âge en Chine, puis en Europe, il sert à la fabrication du pain d’épices.

Jusqu’à l’époque de Paracelse, le miel jouissait d’une haute estime en médecine. Il était utilisé notamment comme agent antiseptique pour la guérison des infections et s’avère efficace pour le soin en douceur des verrues, boutons infectieux, furoncles.

Le miel de romarin aussi appelé « Miel de Narbonne » était un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au xviiie siècle.

Durant les première et seconde guerres mondiales, on l’utilisait pour accélérer la cicatrisation des plaies des soldats.

Il a également été utilisé pour confire les fruits et les légumes en l’associant au vinaigre et à la moutarde, mais aussi à adoucir les mets. Il a permis la conservation de la viande.

Il a de même servi pour la fabrication de l’hydromel (eau+miel) : par fermentation des levures présentes dans ledit miel, apparition de la boisson alcoolisée.

Avant l’introduction du maïs en Europe, et la culture de la canne à sucre et de la betterave, le miel était avec les fruits le seul édulcorant.

Symbolisme

Le miel est un symbole important des cultures et religions antiques, jusque dans le christianisme lui-même. Symbole de douceur dans le judaïsme7, il est aussi associé au don de prophétie tant pour les grecs, que dans la Bible : Jean le Baptiste se nourrit de miel, et Samson en trouve dans la carcasse d’un lion La Parole de Dieu est également comparée au miel. Symbole solaire par excellence, comme quintessence végétale de la lumière de l’astre du jour exaltée dans les fleurs, il est signe de pureté chez les adorateurs de Mithra, notamment. Il est également l’emblème de la science et de la poésie, qui selon la conception traditionnelle, est un don du ciel. Les mots grecs désignant le lyrisme (mélikè) et le miel (méli) ont une racine commune.

Le miel est considéré dans l’islam comme un médicament Dans le Coran, tout un chapitre est nommé « Les abeilles » et on peut y lire : « Et voila ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres, et les treillages que les hommes font, puis mangez de toute espèce de fruits, et suivez les sentiers de votre Seigneur, rendus faciles pour vous. De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les gens. Il y a vraiment là une preuve pour les gens qui réfléchissent. »

Apiculture

                         photo : Abeille butinant une fleur sauvage

L’apiculture consiste à élever des abeilles afin de récolter le miel. Le premier travail de l’apiculteur est de fournir une ruche aux abeilles.

Avant la domestication des abeilles, les hommes récoltaient le miel dans des troncs d’arbres ou dans de petites cavités habitées naturellement par les abeilles. Ils ont ensuite aménagé ces troncs ainsi que d’autres constructions rudimentaires.

Au xixe siècle, en France, les abeilles étaient encore élevées dans des ruches en paille. À cette époque, le miel était consommé avec la cire ou extrait par pressage Filtration du miel extrait, précédant la maturation puis la mise en pots.

C’est l’apiculteur François Huber de Genève qui mit au point le premier modèle de ruche à cadres mobiles. La feuille gaufrée fut mise au point en 1858 par Jean Mehring et l’extracteur centrifuge (en), inventé en1865 par Franz von Hruschka. Ces découvertes facilitèrent le travail de l’apiculture.

Qualité des miels, origines et traçabilité

L’apiculture moderne propose différents types de miels d’origine florale et géographique, de saveur et d’aspect très variés. Le miel est dit « monofloral » lorsque son origine provient en grande partie d’une seule variété de fleurs (18 % mini). L’apiculteur a placé ses hausses juste au moment de la miellée de la fleur recherchée et les a retirées aussitôt après pour en faire la récolte. Les autres miels sont dits polyfloraux (ancienne appellation : miel « toutes fleurs ») et peuvent être également désignés par leurs origines géographiques.

La palette va des miels doux et clairs (acacia, cerisier, citronnier, clémentinier, colza, framboisier, luzerne, oranger, tilleul, tournesol, trèfle blanc) aux miels corsés et ambrés (arbousier, bruyère, buis, callune, châtaignier, chêne, eucalyptus, fenouil, lavande, lavandin, menthe, pissenlit, ronce, sapin, sarrasin, thym).

Cristallisation du miel

Le miel, liquide à l’extraction, est une solution saturée en sucres et comme toute solution saturée, il cristallise plus ou moins rapidement, en fonction de l’équilibre de ses sucres principaux – fructose et glucose. Plus la teneur en fructose est élevée, plus il restera liquide longtemps (ex. miel d’acacia). Plus la teneur en glucose est élevée, plus il cristallisera vite (ex. miel de colza, ou miel de trèfle). Cet équilibre des sucres dépend de son origine florale, mais n’a pas de lien direct avec sa qualité. Si un miel est chauffé à plus de 40 degrés, sa cristallisation est retardée. Chauffer un miel à une température supérieure à 40 degrés lui fait perdre en qualité.

Le processus dit de cristallisation dirigée permet de maîtriser la taille des grains de cristallisation par ensemencement des miels et d’obtenir des textures crémeuses. Un autre procédé à froid sous très haute pression, nommé MHP apisystems développé en 2001 permet de séparer à froid les phases solides et liquides et de totalement maîtriser la cristallisation ou l’absence de cristallisation des miels. Il s’agit d’une invention peu utilisée par les apiculteurs. Ce procédé permet aussi lobtention de miel sous forme solide (plaque poudre, farine..) sans ajout d’adjuvant tel que les maltodextrines utilisées dans l’atomisation des miels.

On observe chez les miels qui cristallisent vite la formation d’une « fleur » à la surface. Il s’agit de micro-bulles qui remontent en surface lors de l’entreposage – en seaux ou en pots. C’est un phénomène naturel qui ne nuit pas à la qualité.source texteWikipedia photos : Jan Michael, rucher école Villa le Bosquet

Navigation - les produits de la ruche