Le livre de l'abbé Warré

Chapitre 57: Ce qu’on dit du miel – extrait du livre : « L’apiculture pour tous » par Abbé Warré

 

Le sucre est un excitant antiphysiologique, un aliment de fatigue qui épuise profondément après le moment de surexcitation passagère qu’il procure.
Il est irritant pour nos tissus, et les forces qu’il fait se manifester ne sont que l’expression de l’agression qu’il détermine sur tous nos organes. C’est un corps chimique irritant et malfaisant.
Le miel, avec ses sucres encore associés à des sels minéraux, à des diastases agissantes, à des énergies florales vitalisées, est bien un aliment vivant et un excitant physiologique dont l’usage pourrait être beaucoup plus répandu, car il est pour ainsi dire cent fois plus dynamogène et plus nourrissant que le sucre chimique. Aussi devrait-il reprendre dans l’alimentation la place importante qu’il occupait avant la découverte du sucre chimique.
Docteur Paul CARTON.
Le sucre industriel est fortement échauffant et excitant. Il abîme l’estomac, détruit les dents et détermine souvent, même chez les natures les plus robustes, une glycosurie marquée pouvant conduire au diabète réel, car nos organes digestifs ne le transforment et ne l’assimilent qu’incomplètement. Nous ne sommes pas constitués pour en tirer parti sous cette forme chimique et morte. Le nombre de décès causés par le diabète a, pour cette raison, quadruplé depuis trente ans et augmente toujours.
Le vrai sucre naturel condensé, c’est le miel. Il devrait donc, contrairement à nos habitudes actuelles, avoir la première place dans notre alimentation.
Plus l’homme comprendra la nature, plus il aura besoin des abeilles ; et le miel, qui fut le sucre de tant de générations du passé, sera encore, nous en avons la conviction, le sucre préféré des générations de l’avenir parce que là est la vérité.
Docteur Victor ARNULPHY.
Les principes aromatiques et les acides contenus dans le miel et qui lui donnent sa saveur piquante et son parfum stimuleraient les glandes salivaires, qui sécrètent alors davantage ; la digestion est donc ainsi rendue plus facile. Mais ils exercent aussi dans l’estomac leurs vertus antiseptiques par lesquelles ils s’opposent aux fermentations gastriques. En tout cas, le rôle primordial du miel s’exerce dans le foie. Le sucre, comme le miel, se dirige vers le foie mais il doit, tout d’abord, subir son dédoublement en dextrine et lévulose, tandis que le miel ne nécessite aucun dédoublement, contenant lui-même directement dextrine et lévulose, substances qui entrent tout de suite dans le foie pour passer de là dans le sang. Si bien que le miel est un aliment essentiellement hépatique et digestif, produisant un effet laxatif et diurétique.
Docteur DUBINI.
Il existe une autre catégorie de matières, bien moins importante au point de vue du poids, mais qui imprime au miel un cachet particulier. Ce sont les matières minérales.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Des études précises et détaillées nous ont permis de les mettre en évidence et de dire que, grâce à leur présence dans les miels naturels, ceux-ci devenaient non plus un aliment quelconque, d’une assimilabilité remarquable, mais encore, en certains cas, un reconstituant de premier ordre. Car ces matières minérales sont surtout riches en phosphates et aussi en fer.
Alin CAILLAS.
Le miracle, c’est l’abeille fabriquant ataviquement depuis toujours un produit à la fois agréable à la vue, au goût, à l’odorat ; qui est en même temps un dessert et un remède, un aliment et un parfum, un plaisir et un profit, une curiosité et une richesse.
Miguel ZAMACOÏS.
Seule l’abeille sait extraire de la fleur ce qu’elle a de plus exquis et en même temps en faire une chose durable, qui ne s’évanouit pas au moindre souffle.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Ce qu’il y a de plus charmant, c’est que par leur délicate purée de fleurs, les abeilles ne nous permettent pas seulement de communier avec la terre de façon générale, mais aussi de la façon la plus précise.
Maurice BOUCHOR.
Assurément, mon amitié pour les abeilles tient beaucoup à ce que j’aime, comme un ours, les trésors délicieux qu’elles nous donnent. C’est grâce à cette ambroisie terrestre, probablement, que j’ai pu atteindre, non sans peine, ma quatre-vingt-quatrième année ; et c’est parmi les ruches bourdonnantes que je voudrais dormir de mon dernier sommeil.
Je goûte le miel merveilleux, glissant des rondes cellules de cire, et il me semble voir couler les sources mêmes de la Poésie et me nourrir du sang blond et sucré des fleurs amoureuses.
Jane CATULLE-MENDES.