VARROA – traiter ou ne pas traiter ?


Varroa sur abeille morte

C’est un sujet très important et une question qui revient souvent.
Le varroa est tellement présent, avec affaiblissement général des colonies et diffusion de nombreux virus, que le non-traitement est presque un sujet tabou en apiculture. Pourtant beaucoup d’apiculteurs amateurs, quelques professionnels, et des scientifiques de renom, ont renoncé à tout traitement et leurs ruches ne s’en portent pas plus mal.
Que doit-on en penser?
Quand le varroa est arrivé en France, il a ravagé une ruche sur deux en moins de cinq ans. Le professeur Thomas Seeley a observé la même chose avec les colonies sauvages qu’il étudie dans l’Arnot Forest pour l’université Cornell. Mais la réponse a été différente.
Les traitements chimiques utilisés en France n’ont pas réussi à supprimer le varroa, mais l’ont obligé à muter et à se renforcer. Il est de plus en plus résistant aux traitements chimiques, et les produits utilisés il y a 30 ans sont aujourd’hui strictement interdits, parceque trop dangereux. L’avenir n’est certainement pas dans la chimie.

De toute façon, il me paraît normal de refuser de mettre dans mes ruches des produits avec une tête de mort sur l’emballage. Sans parler de l’accumulation des résidus dans la cire, qui posent de graves problèmes. Où trouver de la cire propre, non contaminée, pour mettre dans les ruches, en apiculture conventionnelle? C’est de plus en plus difficile. En apiculture bio, certains produits sont autorisés, comme les acides organiques, formique et oxalique, et le thymol. C’est moins pire, mais reste à utiliser avec grandes précautions. Gilles Gromond, du comptoir des plantes, a une autre approche, avec un perturbateur d’odeurs. Un traitement flash d’acide formique est appliqué, avant de mettre de la gaulthérie dans les ruches. Cette odeur forte gêne la reconnaissance olfactive de la femelle varroa, qui se fait moins enfermer avec les larves, se reproduit moins, et reste donc à un niveau de prédation tolérable.

Produit de huiles essentielles naturelles 


Ce qu’a observé Thomas Seeley, c’est que les abeilles sauvages, jamais traitées, ont failli disparaître quand le varroa est arrivé aux USA, dans les années 1990. Mais aujourd’hui, il y a autant de colonies dans l’Arnot Forest qu’avant le varroa. A partir des souches qui ont développé des résistances, la population d’abeilles, très résilientes, s’est reconstituée. Le modèle sauvage, avec un espacement entre colonies de 850 mètres, est difficilement reproductible dans un rucher. Et si vous avez des souches d’abeilles qui ont été
traitées depuis des années, elles ne vont pas facilement survivre sans traitement. Mais c’est l’objectif à atteindre. Il faut absolument développer des souches d’abeilles naturellement résistantes au varroa, et pour cela il faudra à terme stopper les traitements. Ou faire comme notre ami Gilles Denis, qui traite le varroa par…le mépris! En apiculture naturelle, ruche Warré ou autre, la pratique de l’essaimage est déjà une bonne arme anti-varroa. L’essaim n’en emmène que peu, et la souche se trouve privée de couvain ouvert pendant un mois. Cet arrêt de ponte est un coup d’arrêt aussi à la progression du varroa.


Petit Guide pour un Varroa fort et virulent – une contribution sarcastique de John Haverson

 Notes d’une conférence de John Haverson  donnée au « Rucher École Villa le Bosquet », en Normandie le 16 Septembre 2017.

John nous donne les meilleures solutions pour renforcer le Varroa et augmenter sa virulence!!!!!

 Gardez les essaims au frais : 

La température optimale pour le couvain Varroa (autour de 32/33 degrés Celsius) est perturbée par la chaleur naturelle de l’essaim (autour de 35/36 degrés Celsius).

Une ouverture fréquente de la ruche va refroidir celle-ci, et ainsi assurer la pérennité du Varroa.

 Transférez les rayons entre différentes ruches :

Lors de la perte ou de l’absence de reine, ajoutez un rayon avec œufs et couvain d’une autre ruche ; ceci perturbera l’harmonie hygiénique et sonore de l’essaim, et l’introduction d’une autre souche de Varroa permettra par croisement d’obtenir une variante nouvelle d’une virulence accrue.

 Utilisez des abeilles importées pour remplacer les essaims perdus :

Les abeilles importées ne sont ni adaptées aux conditions climatiques, ni à la flore locale ; elles seront stressées, et par conséquent moins résistantes au Varroa. 

Ne surtout pas utiliser d’essaim sauvage, ou d’abeilles locales qui pourraient être résistantes au Varroa.

 Traitez régulièrement :

Ceci tue le Varroa faible, permet la survie des plus forts, et favorisera ainsi sa résistance aux produits chimiques.

Les produits chimiques affaiblissent les abeilles, et perturbent leur faculté à détecter le couvain malformé, ainsi que leur comportement hygiénique général. 

La cire des rayons absorbe les résidus chimiques, ce qui crée par la suite une irradiation lente et continu des produits dans la colonie. 

 Remplacez le miel et ses nutriments par du sucre :

Les abeilles élevées avec une alimentation pauvre en nutriments auront un système immunitaire affaibli et seront moins résistantes au Varroa et autres pathogènes.

Empêchez tout essaimage naturel :

L’essaimage entraîne un arrêt de ponte d’un mois dans la ruche souche, et crée une pause dans la génération du couvain d’abeille pour permettre la division de la ruche. Ceci perturbe le cycle du Varroa, et affaiblit ce dernier.

 Regroupez vos Ruches le plus densément possible :

Plus les ruches seront proches, plus les abeilles pourront échanger facilement différentes souches de Varroa entre elles ; à terme ceci augmentera la virulence du Varroa au sein de la ruche.

 Une densité importante des colonies peut également augmenter les risques de famine en cas de nourriture insuffisante autour des ruches. Nourir avec une solution sucrée favorise les pathogènes.

L’utilisation de toutes ces recettes vous permettra d’avoir un Varroa très puissant, ce qui sera très positif pour l’affaiblissement de vos colonies.

Texte, photos et videos: Rucher école Villa le Bosquet, All rights reserved

Témoignage

Essaimage naturel

Depuis plus de 30 ans nous avons sous notre toit à Gonneville sur Mer en Calvados une colonie d’abeilles sauvages, qui n’est pas accessible et qui n’est pas traitée du tout et qui se porte comme un charme !
Jan Michael et Dagmar Schütt, rucher école Villa le Bosquet

 

Liens international et vidéos on Treatment Free Beekeeping

Le seul moyen d’avoir une apiculture durable est d’arrêter de traiter.Traiter est une spirale mortelle, qui s’écroule aujourd’hui. Pour empêcher cela, vous devez absolument élever vos propres reines à partir d’abeilles locales résistantes. Vous aurez alors une souche génétiquement résistante, et des parasites en équilibre avec leur hôte. Tant que l’on traite, on conserve des abeilles affaiblies qui ne peuvent survivre qu’en présence de traitements, et on sélectionne des parasites plus forts, qui pour survivre s’adaptent aux traitements. Aucune relation stable ne pourra s’installer tant que l’on utilisera ces traitements.
Source : Michael Bush, apiculteur naturel aux Etats Uni

www.bushfarms.com

Vidéo-clip par Jan Michael - rucher école Villa le Bosquet

Printemps 2010, notre première ruche Warré. Les abeilles construisent elles mêmes leurs rayons, sans apport de cire gaufrée Pas de traitement anti varroa « Sans traitement, les abeilles ne survivront pas… La colonie, affaiblie, va disparaître en quelques mois, affirment les tenants de la chimie » Depuis quatre ans, nos abeilles nous prouvent le contraire Les abeilles sont toujours là, bien vivantes, et bien actives.

Vidéo-clip en anglais - L'Apiculture naturelle sans traitement

Dr David Heaf, UK Warre Beekeeper, Author of « The Bee-friendly Beekeeper », and other publications and books, Natural Beekeeping Teacher and Speaker. Wales, Great Britain.(www.bee-friendly.co.uk)

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