Les différents types de ruches

La ruche Dadant

La ruche DadantLa ruche Dadant est le modèle le plus utilisé à travers le monde. Elle a été créée en 1857 par Charles Dadant (1817-1902), un Français immigré aux États-Unis, qui trouvait le volume de la ruche Langstroth trop réduit. Les 10 cadres d’une ruche Dadant sont espacés de 37 mm de centre à centre, et leurs dimensions intérieures sont de 27 x 42 cm. Les hausses mesurent 17 cm de hauteur. Une version 12 cadres existe également, ce qui permet aux abeilles d’emmagasiner encore plus de réserves, en zone de montagne de montagne.
Avantages et inconvénients : D’un volume de 54 litres, elle permet des réserves suffisantes pour ne pas avoir à nourrir les abeilles pendant l’hiver, à condition que son
poids atteigne 35 à 40 kg en fin de saison. Un plus grand volume signifie également un poids plus important pour l’apiculteur. Une mécanisation est recommandée au-delà d’un certain nombre de ruches.

Image : rucher école Villa le Bosquet

* Remarques du rucher-école Villa le Bosquet

Les ruches Dadant sont principalement utilisées par les apiculteurs pour obtenir une récolte de miel aussi abondante que possible. Ces ruches commerciales sont généralement disposées en plusieurs rangées très proches les unes des autres et ne correspondent donc pas aux ruches de biodiversité que nous avons développées et que nous fabriquons nous-mêmes avec des ruches Dadant modifiées.

Une ruche de biodiversité est principalement axée sur les besoins naturels des abeilles, où les abeilles sont autorisées à construire leur nid comme elles l’ont fait pendant des millions d’années, comme dans une cavité d’arbre.

Le nid d’abeilles dans une ruche de biodiversité est limité à 40 litres et n’est pas ouvert dans l’intérêt des abeilles.

Texte : Jan Michael / rucher école Villa le Bosquet

La ruche Langstroth

rucher LangstrothLa ruche Langstroth fut inventée par le révérend américain Lorenzo Lorraine Langstroth (1810-1895).
C’est aujourd’hui le second modèle de ruche le plus utilisé dans le monde apicole.
Elle possède 10 cadres, pour un volume d’environ 44 L.
Avantages et inconvénients : Les hausses et corps sont de même dimension, ce qui ne pose pas de problème de compatibilité entre les cadres.

Son volume réduit facilite le travail de l’apiculteur qui aura moins de difficulté à porter les hausses et corps. Cependant ce volume donne moins de place à la colonie pour stocker ses réserves. La ruche Langstroth est donc peu utilisée en dehors des zones méditerranéennes. Autre précaution : l’espace
risque se saturer rapidement début du printemps.

La ruche Warré

La ruche Warré
La ruche Warre avec ses éléments d’origine, telle qu’elle a été conçue à l’époque et que nous utilisons dans le cadre du cours, avec quelques options ajoutées.

La ruche Warré a été mise au point par l’abbé Émile Warré (1867- 1951). Bien moins utilisée dans le milieu professionnel que la Voirnot, cette petite ruche cubique (30 x 30 cm) connait un certain succès actuellement en apiculture de loisir. Elle se conduit en divisible, c’est-a-dire que le corps de ruche et les hausses sont de même dimension. Elle peut être garnie uniquement de barrettes de dessus, ou équipée de cadres. Lorsque ce n’est pas le cas, un fil métallique à couper le beurre est passé entre les hausses et le corps pour effectuer la récolte. Le miel est ensuite extrait par
pressage à froid.
Avantages et inconvénients : La Warré permet d’exercer l’apiculture sans acheter des feuilles de cire gaufrée. Une simple petite amorce de cire collée sur chaque
barrette/cadre suffit à guider les abeilles dans leur construction. Le principe requiert moins de matériel et d’investissement que les ruches classiques, mais l’extraction et le filtrage prennent
davantage de temps. Du fait de sa petitesse, des précautions sont à prendre en ce qui concerne la nécessité de constituer des réserves suffisantes pour l’hivernage et l’utilisation d’essaims.

© Image : Jan Michael – rucher école Villa le Bosquet

* Remarques du rucher-école Villa le Bosquet

Selon le professeur Thomas Seeley, les ruches Warré, avec leurs parois en bois minces, sont insuffisamment isolées contre la chaleur et les vagues de froid à l’ère du changement climatique. (voir notre vidéo) Cela vaut également pour tous les autres systèmes de ruches tels que les ruches Dadant, Langstroth, Voirnot et autres, qui sont équipées de parois en bois d’une épaisseur maximale de 24 mm.
Depuis plus de 12 ans, c’est-à-dire depuis la création de notre rucher école, nous utilisons principalement la ruche Warré et la recommandons à nos élèves comme ruche familiale idéale.
Pour relever les défis du changement climatique, nous avons équipé nos ruches Warré et Dadant d’une cavité cylindrique et d’une meilleure isolation à partir de différents matériaux naturels, dans lesquels les abeilles peuvent mieux survivre que dans les systèmes de ruches conventionnels disponibles dans le commerce, un peu comme dans une cavité naturelle d’arbre.
Nous restons néanmoins fidèles au modèle Warré, qui est désormais principalement utilisé comme hausse à miel dans nos ruches Dadant modifiées. C’est un accessoire idéal pour une récolte de miel écologique modérée ou pour loger un essaim d’abeilles.

La ruche Voirnot

La ruche VoirnotLa ruche Voirnot La ruche Voirnot est un modèle conçu par l’abbé français Jean-Baptiste Voirnot (1844-1900), qui exerçait l’apiculture en Lorraine. Il s’agit d’une ruche cubique de 33 x 33 cm (on observe également des modèles Voirnot modifiés mesurant 36 x 36 ou 41 x 41 cm). Les hausses mesurent la moitié de la hauteur du corps de ruche, et les toitures prennent très souvent la forme de toit chalet. La ruche Voirnot est aujourd’hui encore utilisée aussi bien par les professionnels que par les amateurs dans les régions de montagne, en Normandie et dans l’est de la France, mais également en
Suisse, en Allemagne et en Afrique du Nord.
Avantages et inconvénients : La ruche Voirnot respecte mieux la forme de l’essaim naturel et permet une bonne répartition des réserves hivernales, d’où
son utilisation dans des zones aux hivers rigoureux. La profondeur de la ruche Voirnot complique parfois la sortie des cadres qui restent collés par la propolis, et dont la tête
peut casser.

La ruche Kenyane

La ruche KényaneLa ruche kenyane (TBH, pour « Top Bar Hive ») On doit la ruche kenyane au technicien canadien Dr. Maurice V. Smith. Engagé dans le développement de l’apiculture en Afrique, il a conçu cette ruche au début des années 1970 de manière à ce que sa fabrication soit facile et peu coûteuse. De forme trapézoïdale, cette ruche n’a pas de dimensions précises, excepté pour les barrettes du dessus, qui correspondent à l’écartement naturel des rayons, soit entre 35 et 36 mm environ. La ruche kenyane est exclusivement horizontale, elle ne requiert pas de
hausse. Les abeilles stockent naturellement le miel sur les côtés du nid à couvain.
Avantages et inconvénients:
La KTBH est facile à construire soi-même. L’apiculteur a le choix de récolter du miel en rayon (aussi appelé miel en brèches, ou miel en sections) ou de
presser à froid les cadres de miel. La KTBH permet d’éviter d’acheter des feuilles de cire gaufrées. Une simple amorce de cire collée sur chaque
barrette suffit à guider les abeilles dans leur construction. Du fait de sa forme, la KTBH est très difficilement déplaçable et ne parait pas adaptée à un niveau
professionnel et pluriactif.
Enfin, l’absence de hausses implique de faire attention à
© Image : Jan Michael – rucher école Villa le Bosquet

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