Le frelon asiatique – un prédateur d’abeilles
L’Etat n’a pas joué franc jeu sur ce dossier, l’ayant classé nuisible et invasif mais n’ayant pas rendu sa destruction obligatoire, ce qui lui permet de ne pas financer la destruction des nids. Pour protéger les ruchers, la meilleure solution reste le piégeage. Mais attention, il ne s’agit surtout pas de détruire tout ce qui vole!

Les deux périodes propices sont le début du printemps, quand les femelles fondatrices se réveillent et commencent la fabrication du nid primaire, et l’automne quand les futures fondatrices fécondées se préparent à hiverner. Les appâts doivent être des jus protéinés, c’est ce qui marche le mieux et évite d’attirer d’autres insectes. On peut piéger avec des morceaux de poisson, par exemple. Une recette également, à base de bière et sirop de cassis, l’alcool repoussant les pollinisateurs. En cas de piégeage réussi, si possible chercher le nid et le faire détruire, mais ce n’est pas facile vu les emplacements choisis, souvent très haut dans les arbres et cachés par les feuilles. Quand on voit les nids en hiver, les feuilles étant tombées, il est trop tard, les femelles fécondées futures fondatrices ayant déjà quitté les lieux.
DES FRELONS ASIATIQUES DANS VOTRE JARDIN ?
Les reines du frelon asiatique sortent de leurs cachettes et cherchent des cavités pour construire leurs premiers nids.
Il est important d’empêcher cela et chaque propriétaire de jardin devrait vérifier s’il y a des nids dans son jardin, comme par exemple des boîtes aux lettres peu utilisées, des pots de fleurs déposés et retournés, des caisses en bois ou des coins morts dans les abris de jardin ou les garages.
Ci-joint une vidéo de l’un de ces premiers nids, que nous avons nous-mêmes retiré avec une certaine prudence, car les frelons ne deviennent généralement agressifs que lorsqu’ils s’approchent de leurs grands nids, qui peuvent atteindre un mètre de circonférence avec des milliers de congénères.
Il est alors trop tard pour enlever ces nids dans les arbres, ce qui ne peut être fait que par des spécialistes.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?
Installez des pièges spéciaux pour frelons asiatiques dans votre jardin (veuillez ne pas utiliser de pièges non écologiques en bouteilles en plastique) afin d’attraper les reines et d’empêcher la formation de grandes populations. Il existe différents modèles de pièges qui sont aujourd’hui conçus de manière à ce que d’autres insectes utiles, tels que les abeilles, puissent s’en échapper.Un simple pot de confiture pour attraper les frelons asiatiques…
Une petite invention normande qui fait un grand effet sans mettre en danger les autres insectes volants. Prix : environ 9 € pour le couvercle spécial.
En seulement quatre jours, plus de 150 frelons asiatiques ont été attrapés, puis mis au congélateur pour les endormir.
Les frelons asiatiques peuvent entrer… mais pas sortir. Les insectes plus gros comme les bourdons ne passent pas par l’ouverture précise et ne sont donc pas en danger. Les abeilles et autres insectes plus petits peuvent ressortir.
Celui-ci est différent : simple, sélectif – et un petit bout de Normandie contre un gros problème.
Conclusion : Mais tous les frelons ne se font pas piéger. Quand les frelons asiatiques attaquent sans arrêt, les abeilles sortent moins et ramènent moins de nectar.
Dans nos ruches de biodiversité bien isolées, avec leur cavité cylindrique isolée par jusqu’à 12 cm de roseaux, les abeilles ont besoin de beaucoup moins de réserves pour l’hiver. Elles sont donc moins menacées que dans les ruches commerciales aux parois en bois minces.
Ces autres pièges asiatiques !
Beaucoup de pièges disponibles dans le commerce coûtent jusqu’à 40 €, sont faits de plastique super polluant, Ils sont difficiles à entretenir et tuent aussi des insectes qu’il faut protége.
L’ouverture des pièges en bois rouges qu’on trouve dans le commerce est souvent imprécise et plus grande qu’elle ne devrait l’être, ce qui permet aux bourdons d’y entrer.
C’est pourquoi on a retiré l’entonnoir d’entrée Innox et l’a remplacé par le couvercle BeeDefender, qu’on utilise aussi pour les récipients en verre dans lesquels les gros insectes ne peuvent pas entrer, mais dans lesquels les frelons européens peuvent malheureusement parfois s’introduire.
On utilise surtout ces boîtes encombrantes dans des endroits qu’on ne peut pas vérifier tous les jours, car elles peuvent contenir plus d’appâts, ce qui rend le piège plus attrayant plus longtemps et réduit la fréquence d’entretien
Au trou de vol de notre ruche "BeeTower"
Des frelons asiatiques à la chasse aux abeilles.
Chez nous aussi, les frelons asiatiques rôdent autour des ruches. Ils volent silencieusement en vol stationnaire, observent tout calmement et attendent patiemment leur chance. Mais cela prend souvent pas mal de temps avant qu’ils ne réussissent à attraper une abeille – et ce sont généralement les moins agiles qui tombent dans le piège, ce qui fait partie de la sélection naturelle. Jusqu’à présent, aucune de nos colonies n’a été décimée par leurs attaques. Nos ruches ont des entrées rondes qui offrent une meilleure protection, comme dans une forteresse, derrière laquelle de courageuses « guerrières » se tiennent prêtes à défendre leur reine. Les abeilles ne se laissent pas surprendre facilement : elles sont beaucoup plus agiles, imprévisibles et apprennent à se défendre contre ce nouvel ennemi. .On a même déjà vu un frelon asiatique s’approcher trop près d’une ruche et se faire encercler et tuer par les abeilles. Les abeilles mellifères apprennent vite et s’adaptent progressivement aux nouveaux dangers si on leur donne un abri adapté. Ces frelons ne m’ont jamais piqué et se retirent rapidement si l’on s’approche trop près d’eux pendant la chasse. Mais attention : près de leur nid (souvent haut perché dans les arbres), c’est une toute autre histoire : ils n’hésitent pas à attaquer, et cela peut devenir très dangereux. Et quand ils ne chassent pas ? Ils butinent le nectar, pollinisent les plantes et nettoient ce que d’autres laissent derrière eux, y compris les cadavres – comme je l’ai moi-même observé avec une souris morte que notre chat avait laissée traîner. Les frelons asiatiques ne sont pas des voisins idéaux… mais soyons honnêtes : nos guêpes ou moustiques locaux sont souvent encore plus envahissants et agaçants, même s’ils font partie de notre nature et contribuent à la biodiversité. L’homme veut tout réguler avec des produits chimiques pour se rendre la vie plus facile – avec, comme on le voit aujourd’hui, des conséquences parfois fatales.